Lait infantile en complément du lait maternel : 5 raisons de dire non !

Le colostrum est d’une telle richesse nutritionnelle, qu’il serait vraiment dommage et navrant de le soustraire au lait industriel ou à quelconque complément alimentaire pour nourrir bébé.

Dans les premiers jours de vie de bébé, il faut vraiment éviter tous ces ajouts “d’indésirables”. Je soulève le problème parce que malheureusement le personnel hospitalier va vite avoir tendance à proposer des solutions “toutes prêtes” dès que les premières difficultés de l’allaitement pointeront le bout de leur nez. Ou bien dès que vous serez inquiète et … docile.

Le colostrum est l’unique chose que le bébé devrait ingérer pendant ses premiers jours de vie. C’est la seule chose qui  corresponde (vraiment) à ses besoins.

C’est ce que vous avez commencé à fabriquer pendant votre grossesse, spécialement et spécifiquement pour lui.

N’allez pas chercher mieux que le colostrum, vous ne trouverez pas. Et ne laissez personne vous dire que c’est le cas.


Dans cet article, nous allons voir 5 raisons pour lesquelles il convient de refuser l’introduction de compléments artificiels dans les premiers jours de vie de bébé.


Le Colostrum répond à tous les besoins de bébé, et même plus !

complément lait maternel

Le colostrum est le premier lait maternel. C’est le lait que produit la maman pendant les trois ou quatre premiers jours de vie de bébé. Il s’agit d’un lait épais de couleur jaunâtre, produit en faible quantité. Il précède la production du lait de transition (lait liquide, blanchâtre ) et prépare l’estomac de bébé à la digestion de celui-ci.

On peut dire qu’il s’agit d’un “concentré” de richesses et de composés nutritionnels. A très faible quantité, de l’ordre de deux cuillères à café, on peut considérer qu’on a l’équivalent en apports nutritionnel d’un biberon de lait “classique”. Voilà pourquoi on l’appelle “l’or liquide”.

En plus de ses propriétés nutritives exceptionnelles, le colostrum joue un rôle essentiel dans la transmission des anticorps de la mère vers le bébé. Ainsi, il apporte l’immunité nécessaire au nouveau-né pour affronter les nombreuses bactéries présentes dans l’environnement extra-utéro.

Il apporte également bien d’autres ressources au bébé et a bien d’autres rôles dans les premiers jours de sa vie. Il aide également la maman dans sa récupération post-partum.

Complément de lait artificiel ou tout autre complément : mauvaise idée

Cela pénalisera sa flore bactérienne

Le nouveau-né, stérile à la naissance, se colonise d’une flore bactérienne qualitative grâce au contact avec la mère dès les premiers instants de sa vie.

C’est l’une des raisons pour lesquelles le “peau à peau” est important. De nombreux facteurs vont influencer la qualité de ce microbiote intestinal.

Parmi ces facteurs, l’alimentation. D’où l’importance de lui offrir la meilleure chose qui soit : le colostrum.

Parfois, certaines mamans n’ont pas le choix, un accouchement difficile, ou une séparation de l’enfant après l’accouchement peut empêcher la montée de lait ou la repousser de plusieurs jours.

Celles-ci n’arrivent pas à allaiter leur enfant malgré leur bon vouloir. Dans ces cas-là bien sûr, un apport nutritionnel sera nécessaire.

Par contre, si la maman va bien, et que rien ne va à l’encontre de la production naturelle de lait, autant en faire profiter bébé.

D’autant que ceci est essentiel, surtout les premiers jours, lorsque celui-ci met en place sa flore intestinale et son immunité.

Le colostrum lui apportera tous les bénéfices nécessaires et indispensables à la constitution d’une base solide, dont l’enfant bénéficiera toute sa vie. ♥

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai coutume de dire que l’allaitement est un don de soi pour son enfant, un don d’une durée déterminée, dont les bénéfices sont éternels et lui serviront toute sa vie.


Pour tout savoir sur les bienfaits de l’allaitement maternel, cliquez ici.


Cela l’exposera à des risques d’allergie

allergie complément lait nouveau né

Le nouveau-né est très sensible et fragile.

Toute introduction d’élément nutritionnel autre que ceux offerts naturellement par sa maman lors de l’allaitement présente des risques de réaction allergique.

On sait que les principales allergies, les plus courantes du moins, sont l’allergie au lait de vache et à l’œuf.

On s’inquiète naturellement des risques d’allergie au lait de vache des enfants un peu plus grands lorsqu’ils ont 6 mois ou plus et qu’ils ont des RGO = reflux gastro-oesophagiens.

Pourtant, -malheureusement- on oublie souvent de s’en inquiéter lorsqu’il s’agit des nouveaux-nés.

Ils sont pourtant plus exposés à des risques d’allergies, leur estomac étant plus fragile.

Cela remplira son estomac de choses moins qualitatives que le colostrum

Comme je l’ai déjà dit, le colostrum, premier lait maternel, c’est la meilleure chose qui existe pour un nouveau-né, à tout point de vue. Du moment que vous le remplacez par autre chose, ce sera moins qualitatif.

Si la maman n’arrive pas à donner son colostrum à son bébé pour X raisons.

Par exemple si elle ressent des douleurs aux mamelons ou qu’elle souffre de crevasses, l’entourage médical ou familial doit faire son possible pour l’aider à rester au maximum en contact peau à peau avec son enfant.

Si les douleurs sont trop vives ou que la mère ne réussit pas à allaiter, elle peut essayer d’extraire son lait (colostrum) manuellement ou à l’aide d’un tire-lait manuel.

Ainsi, en pressant sur ses mamelons ou en utilisant le tire-lait, elle pourra récupérer une partie du colostrum. Cela lui permettra de le donner à son bébé en lui faisant téter le colostrum sur le doigt. (Bien nettoyer ses mains avant) 

C’est vraiment le top du top le colostrum, on ne l’appelle pas l’or liquide pour rien !

Bébé aura l’estomac plein : il ne tètera plus (ou plus assez) !

Comme le disait si bien mon grand-père pédiatre, avant les six mois révolus de bébé, il ne faut rien donner d’autre que le sein.

L’allaitement maternel comble tous les besoins de bébé. Si on lui donne autre chose, que ce soit du lait, de l’eau, des compléments quelconques, son estomac se remplit, même partiellement.

Tout l’espace occupé dans l’estomac de votre bébé correspondra à un appétit qu’il n’aura pas pour téter. Il ne tétera plus ou moins, se sentant rassasié.

Et si votre bébé ne sollicite pas vos glandes lactifères, on connaît la suite…. Fini la production de lait, adieu l’allaitement !

Introduction du biberon au début de l’allaitement

Confusion dans l’exploration du mécanisme de succion

complément de lait artificiel introduction du biberon à la naissance

L’introduction du biberon dès les premiers jours de vie de bébé constitue un vrai risque pour l’allaitement maternel.

D’abord, cela va perturber le nouveau-né : la morphologie et la modalité de succion d’une tétine et d’un sein sont complètement différentes.

La tétine grande et rigide du biberon, quelque soit son approche morphologique, ne correspondra jamais à la morphologie du mamelon.

Et ce, même si on parle de “tétine morphologique”. En effet, le mamelon ou “téton” de la femme est souple et beaucoup plus petit qu’une tétine de biberon.

Sa souplesse lui permet de changer de forme pour s’adapter au palais de bébé. C’est ainsi que son aspect devient plat après les tétées.

De plus, le mécanisme de succion est complètement différent. Pour un biberon il suffit d’écraser la tétine ou d’aspirer le lait, tandis que le mécanisme de succion naturel, celui que le bébé pratique au cours de l’allaitement est bien plus complexe.

Pour en savoir plus, étudiez l’article sur la succion et les mouvements réflexes de bébé.

Pour cette dernière raison, l’introduction du biberon très tôt dans l’allaitement risque de le mettre sérieusement en péril.

Le bébé, comme tout un chacun, risque de choisir la solution de facilité, et préférer le biberon au sein ou tout simplement ne saura plus comment téter au sein (confusion sein/tétine).

En plus de ça, si vous introduisez très vite le biberon, cela diminuera fortement la succion exercée sur le sein et les glandes lactifères, ce qui fera chuter rapidement votre production de lait.

Confusion sein/tétine

Bien que la tétine du biberon soit, comme expliqué dans le paragraphe précédent, totalement différente de la morphologie du mamelon, le risque de confusion sein/ tétine est bien réel.

Autrement dit, le risque de confusion dans le mécanisme de succion est bien réel. Le bébé risque de s’habituer à téter le biberon. Non pas que ce soit plus facile, mais c’est vraiment différent.

Il risque de s’habituer à faire un mouvement léger sur la tétine, et rien d’autre.

Au moment de téter le sein, il risque de s’affoler, voir de s’énerver car le mécanisme est bien plus complexe.

S’il s’est habitué à téter autrement qu’au sein, il risque de s’impatienter en voyant que sa ne marche pas sur la “tétine de maman”. Il peut aussi tout simplement être confus, car son approche du sein, sa manière d’aborder la succion ne sera plus du tout instinctive.

Si vous vous retrouvez dans ce cas, il va falloir vous armer de patience. Attendre que bébé réapprenne à téter.

Pour cela il faudra supprimer totalement les biberons et passer au DAL  le temps que bébé reprenne de bonnes habitudes de succion.

Le DAL, c’est quoi ?

C’est un système de nutrition qui permet de donner votre lait à votre bébé grâce au dispositif (le lait coule par le DAL) en gardant bébé au sein.

Ainsi, bébé tète tout en recevant du lait grâce au DAL. Cela permet, s’il ne tète plus (ou pas) de manière efficace, de le nourrir quand même au sein et ne pas le frustrer.

Ainsi, il peut réapprendre doucement à téter comme il faut, et vous êtes rassurée pour sa prise de poids.


CONCLUSION

Le nouveau-né a besoin du colostrum, le précieux lait maternel produit les premiers jours suivant l’accouchement. Grâce à son ingestion, bébé met en place une flore intestinale de qualité et une immunité précieuse pour faire face au monde extérieur.

Choisir des compléments alimentaires ou du lait infantile est défavorable à tout cela, d’autant que l’utilisation du biberon peut facilement dérouter bébé. Il risque aussi de ne plus vouloir téter, ce qui mettra en péril l’allaitement. Voilà pourquoi je vous conseille de privilégier la solution naturelle : l’allaitement, surtout les trois à quatre premiers jours de vie de bébé.

Adopter des compléments nutritionnels ou le lait infantile en complément sera à choisir seulement en cas de nécessité absolue. Autrement, essayez au moins de repousser cela après les quatre premiers jours de vie de bébé, lorsqu’il aura déjà bénéficié des bienfaits du colostrum.

Bon allaitement à toutes, vous et votre bébé le valez bien ! ♥

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