Mettre fin à l’allaitement avant le sevrage naturel de bébé est le choix de la plupart des mamans allaitantes. Cela a également été mon choix au bout d’un an d’allaitement. En effet, j’ai commencé le sevrage de mon fils un peu avant ses un an, lorsqu’il a commencé à apprendre la marche.

Ayant adoré l’allaitement, cela a été une décision réfléchie, et difficile à mettre en place sans douter. Ma certitude, je souhaitais arrêter l’allaitement en douceur, de la manière la plus naturelle possible, afin que mon fils ne se sente pas rejeté. Effectivement, on peut facilement se sentir coupable d’être moins disponible pour son enfant.

Lorsque l’allaitement est plein d’ amour et de complicité entre la mère et l’enfant, y mettre fin est d’abord une difficulté mentale. On doit renoncer à ces moments de tendresse, d’intimité. On sent que c’est le début de la fin… la fin d’un échange magnifique et extraordinaire, qu’on ne vivra plus ensuite.

Arrêter l’allaitement, c’est accepter de se séparer une première fois de la fusion avec son enfant.

Parce que cette décision est difficile, il faut faire en sorte que l’arrêt de l’allaitement se fasse en douceur. Cet article est là à cet effet. Vous conseiller et vous orienter afin que cette étape soit bien vécue de votre part mais aussi de la part de votre enfant, afin que vous en sortiez grandis et heureux.


Comment arrêter l’allaitement maternel en douceur ?

Naturellement, pour arrêter l’allaitement en douceur il faut disposer de temps. Prendre le temps qu’il faut pour que le sevrage se fasse petit à petit, délicatement et presque naturellement.

C’est seulement en prenant le temps qu’il faudra que bébé vivra le sevrage sans frustration ni traumatisme.


Si vous débutez la diversification alimentaire, lisez notre guide sur la diversification alimentaire : les premiers pas


Si vous pensiez trouver LA méthode pour arrêter d’allaiter bébé en douceur en une semaine, sachez que vous vous bercez d’illusions. A part si vous êtes dans le cas particulier où votre enfant ne tète plus qu’une seule fois par jour, mais je ne pense pas que ce soit votre cas.

Finir l’allaitement en douceur nécessite un minimum de temps, de patience, et d’amour.

Etre à l’écoute de bébé

Peut-être que votre bébé a déjà commencé à se désintéresser un peu des tétées. Si c’est le cas, cela vous facilitera le sevrage. Dans le cas contraire, il risque de pleurer et de ne pas comprendre pourquoi vous lui refusez le sein du jour au lendemain.

Si vous souhaitez arrêter l’allaitement en douceur, sans le perturber, il ne faut pas lui refuser le sein. Il faut commencer par ne plus lui proposer le sein comme réconfort. Désormais, contentez-vous de l’allaiter pour le nourrir. Si cela peut aider, le papa peut s’investir davantage en jouant avec votre enfant, en le promenant, en occupant son esprit afin qu’il ne pense pas à téter.

Avant d’aborder une approche ou une méthode pour arrêter l’allaitement doucement et sereinement, soyez à l’écoute de votre enfant, et soyez attentive à ses réactions.

Faites aussi en sorte de l’allaiter à heures fixes, ou du moins d’avoir un nombre de tétées quotidiennes fixes.

Je donne cette précision car il est vraiment difficile de passer d’un allaitement à la demande qui peut -selon la demande- être de : une tétée toutes les deux heures, à : un sevrage !

En tout cas cela mériterait un article adapté à ce cas précis. Ceci étant, la méthode qui suit est tout à fait logique et naturelle, donc avec un peu de bon sens on peut l’adapter à n’importe quelle situation (hors cas médicaux bien entendu).

Etat des lieux : combien de tétées par jour ?

Cela va peut-être vous paraître très “mathématique” voir trop “rigide”, mais il va falloir faire un état des lieux rationnel.

D’où la question mise en évidence en titre de paragraphe : combien de tétées par jour ?

Avant d’aller plus loin, faites le point :

  • Listez le nombre de tétées par jour. Exemple : 4 tétées : 1 tétée le matin, 1 tétée le midi, 1 tétée le soir, et 1 tétée la nuit.
  • Maintenant que c’est écrit sur papier, soulignez les 2 tétées les plus importantes aux yeux de votre enfant, et la plus importante pour vous (en principe maman et bébé préfèrent la même tétée).

    Si cela peut vous aider, dans la majorité des cas (et cela a été mon cas personnellement aussi), les tétées les plus importantes sont celles qui précèdent ou suivent une grosse séparation. Donc en général les deux tétées préférées, sont celles du soir avant le coucher, et celle du matin, car la nuit est le moment de la séparation.

    Par contre la tétée nocturne est vraiment importante pour bébé, car elle le rassure et il est moins facile de la supprimer… A vous de voir selon votre cas de figure et les préférences de votre enfant. Choisissez vos deux tétées les plus importantes.

Arrêter l’allaitement : la méthode douce

Ca y est, vous avez choisi vos deux tétées les plus importantes ? (ou la tétée la plus importante dans le cas où vous auriez conservé seulement deux tétées par jour !)

Supprimer une tétée selon un rythme adapté à bébé

Il est maintenant temps de choisir la tétée qui est la moins importante pour bébé. Par exemple, la tétée du midi, qui peut être facilement remplacée par la diversification alimentaire selon l’âge de votre enfant. Ou celle du goûter, si votre enfant est gourmand ou s’il se distrait facilement à cette heure-là. Vous seule pouvez faire un choix.


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Une fois que vous savez quelle tétée a le moins d’importance pour votre enfant, vous allez pouvoir commencer le sevrage en douceur.

Vous allez, petit à petit, ne plus lui proposer le sein au moment de cette tétée. Vous ou papa, allez lui proposer autre chose.

Si bébé pleure, ce n’est pas grave, prenez-le dans vos bras, et allaitez-le. Recommencez chaque jour, en essayant, selon son âge :

  • de lui proposer un aliment qu’il aime à la place du sein.
  • de le distraire ou l’amuser afin qu’il ne pense pas à cette tétée jusqu’au moment de la tétée suivante.
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Faire les choses progressivement

L’ordre de suppression des tétées est primordial car il permettra à l’enfant de mieux vivre le sevrage s’il est bien défini. En principe vous ne devriez pas avoir de difficulté à l’établir.

Une fois que votre enfant se sera habitué à ne plus avoir la “tétée supprimée”, laissez passer un peu de temps avant de choisir, puis supprimer une autre tétée. Vous vous rendrez compte de la sensibilité de votre enfant à ce sujet. Il saura se faire comprendre, et manifester sa colère si il en a !

Faites en sorte d’être à son écoute, de ne pas lui imposer la situation, et de faire les choses progressivement. Supprimez bien les tétées une par une, en prenant le temps qu’il faut pour chacune d’entre elle afin de l’habituer à ce nouveau rythme avant de supprimer une autre tétée.

Bébé doit s’être habitué à son nouveau rythme de tétées avant que vous tentiez de lui soustraire une autre tétée. On a dit en douceur n’est-ce pas ?

Combien de temps doit s’écouler entre chaque tétée supprimée ?

Ceci est une question fréquente, surtout pour les mamans pressées ou inquiètes. Il est difficile de donner une réponse précise car cela va dépendre de plusieurs facteurs :

  • Ce temps va varier selon la tétée supprimée (son importance)
  • Il va être différent selon les bébés : selon leur âge, selon leur sensibilité, leur amour de l’allaitement, leur état émotionnel… leur envie de renoncer ou pas à l’allaitement eux aussi…
  • Ce temps peut varier selon la sensibilité de la maman aussi.
  • La situation familiale, un changement de situation. Exemple : déménagement, séparation, besoin médical, reprise du travail etc..

Vous l’avez compris, beaucoup de facteurs entrent en jeu.

Si vous voulez vraiment avoir une idée du temps qu’il faut accorder à chaque suppression de tétée, je dirai que dans une situation classique, il faut environ 10 jours.

Au bout de 7 jours le bébé commence à s’être habitué au nouveau rythme et ne pense plus à son “ancienne” tétée. Au bout de 10 jours on peut essayer de commencer la suppression de la prochaine tétée.

Il ne faut pas prendre ces données à la lettre, il faut vraiment adapter son sevrage à son enfant. Ceci vous donne un ordre d’idée, mais faites vraiment les choses comme vous les ressentez. C’est ce qui importe et fonctionnera le mieux.

Comment arrêter les montées de lait ?

Le secret : arrêter graduellement

Arrêter progressivement l’allaitement pour ne pas brusquer bébé a un autre avantage : celui de faire baisser la production de lait graduellement. Grâce à cela, vos glandes mammaires seront de moins en moins sollicitées, et vos montées de lait diminueront naturellement.

En effet, votre production de lait, comme vous le savez certainement, s’est adaptée à la consommation de votre bébé. Elle y est étroitement liée. C’est donc tout naturel que moins bébé tète, moins la production de lait est dense, et plus elle tend à s’annuler. Le temps fait les choses bien, encore faut-il en avoir, mais pour la santé et le bien-être, c’est quand même important de lui accorder toute sa valeur.

Ainsi, vous savez comment arrêter les montées de lait sans risquer l’engorgement mammaire ! Y aller en douceur ! L’organisme s’adapte lentement à ces nouveaux changements, ce qui évite les désagréments et les douleurs.

Exprimer le lait manuellement

Si toutefois votre production de lait ne diminuait pas ou si, par exemple, cela arrive, votre enfant se fait à l’idée de ne plus téter et supprime de lui-même une tétée en plus de celle que vous avez déjà supprimée… vous risquez de subir un engorgement mammaire suite à des montées de lait, sans tétées. Comment réagir ?

La meilleure solution lors d’un sevrage est le massage manuel pour exprimer le lait.

Le mieux est d’extraire le lait sans solliciter les glandes mammaires afin que vous n’ayez plus de montées de lait par la suite. Comment faire ?

  • Prenez un bain chaud, ou une douche chaude, afin de dilater les vaisseaux et les pores. Votre lait s’écoulera plus facilement. Ensuite massez vos seins afin d’exprimer le lait manuellement.
  • Utilisez la méthode du verre d’eau chaude.
  • Réalisez un massage ocytocine.
  • Exécutez le massage aréolaire.
  • Si cela ne suffit pas à vous soulager, alors optez pour le tire-lait, mais par contre, faites en sorte d’extraire seulement la quantité de lait qui vous permettra de ne plus avoir les seins douloureux. Ne videz surtout pas la totalité de votre lait, autrement vous allez, comme je le disais précédemment, entrer dans un cercle vicieux !

Diminuer ses apports en liquides

Bien sûr, arrêtez tous les aliments que vous aviez l’habitude de prendre pour favoriser la production de lait. Je pense au fenouil, aux boissons, aux tisanes, aux lentilles, aux fruits à coques etc…

Diminuez vos apports en liquide, sans pour autant vous déshydrater !


CONCLUSION

Pour arrêter l’allaitement en douceur, prenez bien le temps de supprimer les tétées progressivement, en gardant les meilleures pour la fin !

Ecoutez votre bébé, ne lui imposez pas la situation, adaptez le sevrage à son rythme et à ses besoins affectifs, et tout ira pour le mieux. Vous en tirerez tous les bénéfices : une maman et un bébé heureux, et en prime, une diminution progressive de la production de lait, et donc : pas de douleurs ou d’engorgements !

Bonne fin d’allaitement à vous, profitez bien de ces dernières tétées. Elles sont magiques, et pleines d’émotions. (Pour l’anecdote, j’avais filmé l’une de mes dernières tétées afin d’en garder un souvenir plus qu’intacte !) ♥

{ Ressources pour aller plus loin } :

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